Les clergés
Élevé dans la foi catholique, jusqu'à un internat de frères, j'ai perdu assez vite confiance dans les hommes d’église, voyant à quelles bassesses et quelles roublardises ils s’abaissaient. Les livres d'histoires m'en on appris de pires qui n'ont fait que renforcer ma réticence à ce pouvoir inutile. Dieu, s'il existe( car croire n'est pas être sur ), n'a pas besoin d’églises, de synagogues, de mosquées ni de temples ou d'autels. Je suis absolument certain qu'il serait plus aise de voir l'humanité se partager équitablement les richesses du monde que nous voir nous déchirer à savoir si Marie était vierge où si son fils n’était qu'un prophète. Les tables de la loi, si tables de la loi il y a, ne m'apportent rien d'avoir été gravé pendant des jours sur la montagne. Je sens ces commandement au fond de moi. je crois en Dieu et j'ai honte de ce que l'humain à fait de cette idée. Je hais les hypocrites files endimanchées du Dimanche matin autant que les bar-mitzvah à crédit.
Dieu est tout de même la première cause de mortalité au monde depuis la nuit des temps. Et cela à cause d'une petite différence dans l’interprétation du message? Non! L'homme n'a pas besoin de Dieu pour se faire la guerre. ce n'est qu'un prétexte.
Au départ, il y a une présence, une formidable envie d'exister. Cette envie enfle, devient obsession. L’énergie s'accumule et tourbillonne. Je fais donc je suis. Et cette énergie trop accumulée, cette envie d’être, cet irrésistible besoin d'exister explose dans un big-bang démesuré qui invente des soleils et des planètes et dilue cette énergie dans tout ce qui vit et existe. Comme celui qui vient de lancer les dés au crap's, Dieu crispe les mains sur le rebord de la table en voyant l'allure que prend la chose car on ne peut pas toucher aux dés qui roulent. Tom Waits chante qu'il a laissé tomber l'affaire. S'il est parti ailleurs et qu'il a voulu retenter l’expérience j’espère qu'il a fait un monde sans or ni acier s'il y a sauvé l'homme.
Dieu est une sensation profonde propre à chacun et à partir de là tout prosélytisme me semble suspect. Tellement que je suspecte les gens de la foi d’être bien moins croyants que les autres et de profiter de cette liesse que procure l'espoir d'un après radieux.
" holala, c'est rien ce que tu souffre en prison comparé à ce qui t'attend après la vie, voyou! Mais tu peux te racheter". C'est le discours des recruteurs de croisades. Aujourd'hui comme hier, rien de nouveau. Mais Dieu n'en a rien à foutre de vos croisades. Il doit être atterré comme le scénariste par un film saccagé au montage. J'ai eu un catéchiste un peu spécial, un philosophe de la foi, qui m'a dit un jour à propos des blasphèmes " l'insulter, c'est déjà y croire". Un père blanc qui a finit par quitter la soutane, pour aimer aussi une femme, et à qui je dis merci et bonjour bien bas s'il me lit.
Je pense aussi que nous sommes entourés de présences, partout, sans en avoir conscience. ( voir expériences) et aussi que le fait d'attirer le ressentiment ou l'envie nuit. En cela je me rapproche des idées hindouistes, mais rien n'oblige ces temples grandioses pour atteindre la sérénité. Le commerce qui est fait en marge de toute idée religieuse est pitoyable. Les tonnes de cierges brûlés à Lourdes. Les kilomètres carrés de tapis de prière. les Bouddha de plâtre. Les dômes émaillés. Les statues dorées à l'or fin. Ce commerce entretenu par les gens même qui prônent humilité et partage.
Comment et pourquoi des religions qui vénèrent le même Dieu en arrivent à jeter leurs peuples dans des guerres en son nom? Parce que pour beaucoup, Dieu n'est qu'un prétexte. Les guerres de religions en France au XVI siècle n'avaient rien de religieux. C’était une guerre de pouvoir. Les cardinaux canonisaient à tout de bras pour créer des jours saints et chômés afin de ramener la valetaille et les journaliers dans les églises et freiner ainsi la progression du calvinisme. Parions que cette étincelle qui est au départ de l'histoire ne cherchait pas à en arriver à ça. Je suis croyant, sans être ni catholique, ni protestant, ni musulman, ni rien de tout cela. Je ne me reconnais dans aucune religion, et me sent proche de tous mes frères les humains. Après avoir beaucoup cherché ce qui me ressemble, j'ai réalisé que je n'avais pas besoin de tout ce tapage. Lui non plus.