Dictature douce
Les français sont contents d'avoir élu un président qui semblait arriver à la politique par hasard, au point de créer un parti après son élection et de prendre d'assaut l'assemblée avec des partisans presque inconnus de l'opinion publique. Si on y regarde de plus prés, on peut être effrayé par les conseils d'administration assis sur le bancs de la république. Nous sommes tombé dans la république des lobbies. Jusqu'à présent une grande partie des élus se battaient pour des idées, quelques fois difficiles à défendre face à des intérêts contraires représentés par ceux-la même appelés à les conseiller. Quelle économie pour les grandes entreprise d’être aller asseoir des représentants dans nos hémicycles et au conseil des ministres. Les lois sont voté à la manivelle, dosées, millimétrées, juste en dessous de l'explosion. Et tout ça avec le sourire, la maison de Molière a perdu le meilleur des acteurs. J'aimerais être une mouche et assister aux répétitions, voir le scénariste et le metteur en scène se disputer avec l'auteur devant un acteur conscient de jouer le rôle de sa vie. La marche lente à grands pas devant la pyramide du Louvre comme si Gérard Philippe revenait sur les marches du palais des papes. Du théâtre. L'auteur a revu un peu son texte pour coller à l’époque mais j'ai bien l'impression qu'on est en train de nous jouer la pièce écrite pour Georges Pompidou. La politique « huile de foie de morue»: C'est dégueulassasse mais c'est pour ton bien. Et les français grimacent, mais avalent la mixture concoctée par une armada de spin-doctors et conseillers en communication, en espérant une reprise de l'activité dont on nous dit qu'elle est le remède. La force vive du pays, c'est le peuple et la politique n'est pas qu'une affaire d’élections. Quelques petites habitudes à changer dans notre façon de consommer pourrait très vite influer sur la société. Retirer son argent à la banque, après les virements et prélèvements qu'il faut limiter, et payer en espèces dans les commerces. On veut nous faire disparaître le papier monnaie pour mieux nous contrôler, et il sera trop tard pour descendre dans la rue nous en plaindre quand on sera tous habitués au paiement sans contact. Se libérer des crédits revolving, voitures en leasing et paiements différés qui poussent à surconsommer, font craindre les lendemains et rester dans le rang. Se former un tant soit peu à l'idée politique, s'informer sur qui fait quoi, pour avoir un avis éclairé dans l'isoloir.
Parce que oui, il faut voter. Et si rien n'est enthousiasment, voter blanc. Imaginons que la moitié des abstentionnistes aillent voter blanc, bonjour le bordel que ça foutrait dans la classe politique. Le quinquennat de François Hollande est un tournant dans notre constitution, l'air de rien. Le vote blanc reconnu et comptabilisé nous offre une autre façon de faire la révolution. Une révolution par les urnes. Pas content vote blanc. Bien qu'il soit un peu tard. La locomotive lancée sur son rail rectiligne ne rencontre pas de gare avant l'an prochain. Et d'ici la, combien d'actes de la pièce seront joués?
Nos politiques nous prouvent bien à longueur d'années par leurs décisions que les vies humaines sont un facteur d'ajustement. La décision de baisser la vitesse de dix kilomètres/heure et de renforcer les contrôles techniques automobiles n'a pas pour but se sauver des vies, mais d’éviter aux assurances de payer des primes exorbitantes. Les français ont souscrit en masse à des assurances vie dont les contrats prévoient généralement un triplement de la prime en cas d'accident, et le lobby très puissant des assurances pousse à la roue pour limiter ses frais. Le suicide des agriculteurs fait moins de vagues.
Le grand Charles avait dit « les français sont des veaux». On avait tout pour être des taureaux, mais on s'est laissé émasculer, nous ne sommes que des bœufs. Comme pour le gosse qui grimaçait de sa gorgée en se faisant gentiment décoiffer le front par une personne souriante, cette politique «huile de foie de morue » est une dictature douce.