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Page blanche

Soudain une idée me vient, fugace... Vite écrire. Je me lève pour attraper du papier et un crayon; une autre idée éclairante surgit. Sauver les deux!!! Le crayon ( non ce n'est pas un crayon, c'est un truc en plastique avec une mine d'un coté et une gomme de l'autre) ne veut pas faire descendre le graphite. Putain, merde, mes idées se barrent. Me voila enfin assis à la table avec du papier et de quoi écrire dessus. Mais mes idées lumineuses sont évanouies. Et je suis la , presque saoul, un crayon ( pourquoi pas ) à la main, vautré sur une grande feuille avec le cerveau vide... Encore trop tard!

Encore trop tard... Combien de fois ai je laissé passer la chance d’écrire ces histoires qui explosent dans ma tête. Cette idée novatrice avait fait jaillir en moi l'envie d’écrire mais il n'y a plus de sujet sur lequel disserter, ni de parabole à apporter a l'humanité. Juste un grand vide. Il y a longtemps que je ressens le besoin d’écrire, puis la lubie est devenue vitale. Ce soir, pour moi, le monde est creux comme une baudruche prête à éclater; j'ai envie de descendre dans la rue et crier ( il n'est pas bien tard encore) mais c'est tellement plus simple de se faire mal aux doigts à essayer d’écrire à la vitesse ou viennent les mots. TROU BLANC....Après une phrase de gribouilleur excité il n'est pas rare de se trouver vidé comme après le premier symptôme d'une bonne gastro. Le deuxième symptôme va m'amener à parler des choses que je n'aime pas.

STOP !!! Ah non...Peut être il faut vendre, un jour. Ne pas trop prendre position, rester souple. Imaginez: Je suis raciste, j'aime pas les blancs. Vous allez me dire " mais vous êtes blanc!!! " . " Bin oui, je les connais bien, je les aime pas. " . Je peux le penser, au pire même le dire, mais je ne peux l’écrire. Qui me lirait?

Ah... la censure... Ho non...

L'autocensure....Aïe

Quand tu croises des quidams, ceux que tu rencontre à l’épicerie, au bar, au repas des chasseurs qui t'ont invité ou à l’apéro-meeting des listes en lice aux élections municipales: Nous y sommes; le cadre est fixé. Donc, dans ces ambiances la tu sais très bien à qui tu as affaire et il reste possible de ne susurrer qu'a des oreilles réceptives, quitte a changer quelque peu ton discours pour que l'oreille reste réceptive. Mais ça c'est de la politique. Sérieux, si un mec, un quidam vient me faire la conversation je vais m'attacher à être agréable a son oreille ( dans certaine mesure ) sachant que personne n'a la même oreille. Le même mot peut être agréable à l'une et dissonant à l'autre, et face à son auditeur il est toujours possible de composer. Mais ce que tu écris, bonhomme, putain, ça reste: Des années après on te ressort: " Ouieu, mais vous avez écrit çaeu, vous en pensez quoi, aujourd'hui?

" Je pensais à rien quand je l'ai écrit; j'en pense pas plus aujourd'hui! ".

Comme s'il était obligé de graver dans le granit ce que mon cerveau malade me fait écrire à toute vitesse.